Je dessinais les mots, au crayon dans  un  carnet. Leur matérialité et le temps qu’il me fallait pour les tracer freinaient le flux de mes idées. C’est sur l’écran lumineux de l’ordinateur aux lettres scintillantes que les mots sont apparus dans leur immatérialité libératrice. Dans la nuit, en altitude sur le plateau d’un  building,  plus haut que l’océan des nuages  de mousson, j’ai attendu que chaque mot se pose de lui-même comme un oiseau sur le fil. C’est de ce navire, entre nuages et ciel, à la rumeur montante des  autoroutes urbaines qu’est venu ‘’Mekong ‘’. En voici quelques pages.



Mékong
Il pleut
Ventiane
Cinq heures
Lui
Roches
Encens

© Gérard Edsme